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Mot de passe oublié ?

IBODE, aide opératoire exclusive au bloc : la fin de la chirurgie en hospitalisation privée?

 

Depuis la publication du décret n°2019-678 du 28 juin 2019, au JO du 30 juin 2019, les blocs opératoires des structures privées se vident progressivement de leurs aides opératoires actuels.

 

Ce décret précipite l’application de l’article R.4311-11-1 du Code de Santé Publique.

 

En effet, au 1ER janvier 2020, ne seront plus autorisés à réaliser les gestes « d’aide à l’exposition, aspiration et hémostase » * que les IBODE.

 

De même, pour les IDE qui souhaiteraient poursuivre leur activité, la date butoir d’inscription dans le processus des mesures transitoires est fixée au 31 Octobre 2019. Ne sont autorisés à s’inscrire dans cette démarche que les IDE pouvant justifier de :

 

  • Être en poste d’IDE de bloc opératoire au 30 juin 2019
  • Avoir un temps plein d’un an à cette date
  • Réaliser ces trois gestes * de manière régulière

 

Leur statut sera alors reconnu, après étude des dossiers individuels, au plus tard le 31 décembre 2019. Un jury sera chargé, avant le 31 décembre 2021, de valider le statut officiel d’aide opératoire des candidats, sans toutefois leur fournir le titre d’IBODE.

 

Dans nos blocs opératoires et nos cabinets médico-chirurgicaux, faisant face à un manque cruel de personnel formé et disponible, l’hémorragie est abondante. Ces contraintes poussent les derniers personnels motivés vers la porte de sortie.

 

Et après ?

 

Les CHU, voire quelques CH dotés d’internes de chirurgie en formation ne sont pas concernés ; les IDE seront cantonnés au rôle d’instrumentiste pur ou de personnel circulant. Les internes, chirurgiens en formation, feront, n’en doutons pas, d’excellents aides, mais lorsqu’ils seront eux-mêmes opérateurs, qu’en sera-t-il ?

 

En milieu libéral, et en structure hospitalière privée, la donne est tout autre. Rares sont les cabinets qui peuvent se permettre d’embaucher leur aide opératoire à temps plein pour 35 h hebdomadaires. Leurs personnels sont donc condamnés à une réorientation forcée.

 

Craignant les contraintes et les mesures coercitives (lesquelles ?), un grand nombre d’IDE préfèrent réorienter leur projet de carrière, laissant les opérateurs en difficulté sans possibilité d’embauche, dans ce climat social tendu.

 

Si on ne peut que louer la démarche des syndicats d’IBODE, de promouvoir leurs prérogatives, force est de constater que cette situation s’avère dangereuse pour nos activités chirurgicales.

Toutefois, les écoles d’IOBDE sont saturées. Les mesures transitoires sont trop strictes.

 

Allons-nous devoir choisir l’illégalité pour continuer d’opérer ? Avec quelle prise de risque médico-légal ? Notre ministre Agnès Buzyn va-t-elle prendre la mesure de la crise actuelle dans les blocs ?

 

Nous devons œuvrer pour favoriser la formation de nos personnels, garantir une sécurité sanitaire maximale à nos patients. Mais nous demandons le droit de pratiquer notre art chirurgical, avec nos personnels dévoués, motivés et formés.

 

La chirurgie libérale est à nouveau dans le collimateur.

La gradation des actes chirurgicaux en trois niveaux est-elle une nouvelle contrainte en devenir ? Les contraintes, le poids du médico-légal, maintenant le manque, organisé, de personnel amèneront ils à la disparition des cabinets justifiants de volumes d’activité trop faibles ? On peut aujourd’hui le craindre ; ainsi que son corollaire, le report d’activité vers les centres encore autorisés à travailler avec des délais de prise en charge qui ne vont qu’augmenter.

 

Vincent Burcia |Secrétaire Général

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