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BERTRAND-BERRA, LE NOUVEL ATTELAGE DE LA SANTÉ

La dernière potion de Fillon

Nouvelles têtes et nouveaux périmètres, un ministère rétréci en secrétariat d'État mais un super-pilote apprécié des médecins libéraux. : dans le champ de la Santé, le remaniement chamboule le paysage à  plus d'un titre. Il laisse les professionnels mi figue-mi raisin.

VOICI VENU le gouvernement Fillon V, destiné à  piloter la France pendant 18 mois, jusqu'à  la prochaine échéance présidentielle (lire également notre analyse politique en page 15). Il siffle la fin de l'ère Bachelot, ministre de la Santé d'une exceptionnelle longévité qui quitte l'avenue de Ségur - sans que le secteur exprime de très grands regrets - mais rallie la rue de Grenelle où, ministre des Solidarités et de la Cohésion sociale, elle pourrait piloter le gros chantier du 5e risque. Éric Woerth, lui, qui fut à  la manoeuvre aux comptes de la Sécurité sociale jusqu'en juin 2009 avant de rallier le Travail, sort bel et bien de scène, lessivé par l'affaire Bettancourt.

Pour tenir les manettes de la Santé, François Fillon et Nicolas Sarkozy ont choisi tout à  la fois d'innover et de recycler. Sur la forme, tout change. Le ministère de la Santé n'est plus qu'un secrétariat d'État - cela ne s'était plus produit depuis 2001 -, placé sous la tutelle d'un superministère qui concentre Travail, Emploi et Santé. Un découpage inédit : jusque-là , quand « Ségur » était « sous tutelle », le rattachement allait plutôt à  l'Empoi et la Solidarité ou bien aux Affaires sociales. Cette nouvelle donne va poser des problèmes concrets : les agences régionales de santé (ARS), par exemple, ne sont pas faites pour fonctionner dans cette configuration. D'autant que l'architecture se complique avec les comptes sociaux, toujours dans le giron du patron du Budget, François Baroin.

De Fillon IV à  Fillon V, celui-ci, avec Valérie Pécresse qui se maintient à  l'Enseignement supérieur et à  la Recherche, est la seule figure stable du secteur. Ailleurs, c'est le grand ménage ou plutôt, donc, le recyclage. Indéniable gage donné par l'exécutif aux médecins libéraux, Xavier Bertrand opère son grand retour. Il fera le grand écart entre le Travail et l'Emploi étrangement combinés à  la Santé. Pour l'épauler arrive Nora Berra, transfuge du secrétariat d'État aux Aînés qu'elle dirigeait depuis l'été 2009. Avec elle, c'est de nouveau un médecin qui s'installe avenue de Ségur - le dernier en date était Philippe Douste-Blazy entre 2004 et 2005. Le secteur, qui la connaît mal, lui réserve un accueil mesuré et s'inquiète avant tout de ses marges de manoeuvres. Et le chef du gouvernement ? Profitera-t-il des prochains mois pour investir la santé ? Ce serait un autre chamboulement car sur ce terrain, François Fillon ne s'est que très peu risqué depuis 2007, cédant la place au président de la République.

"º K. P.

Le Quotidien du Médecin du : 17/11/2010



      Date de rédaction : 17 novembre 2010 8 h 32

      Date de modification : 17 novembre 2010 8 h 32 min

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