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ANESTHESIE-REANIMATION: La Sfar alerte le ministère et l’Afssaps des risques de pénurie de médicaments essentiels en anesthésie


La Société française d'anesthésie et de réanimation (Sfar)

s'inquiète des ruptures de stock régulières et de l'arrêt de fabrication de médicaments essentiels pour la prise en charge des patients, dans un courrier au ministre du travail, de l'emploi et de la santé, Xavier Bertrand, et au directeur de l'Agence française de sécurité nsanitaire des produits de santé (Afssaps), rendu public jeudi.

Dans cette lettre datée de mardi, la Sfar, rejointe par l'association Le Lien, appelle les
autorités à  "mettre en place des mécanismes de régulation qui permettent au niveau national, voire international, d'éviter des ruptures de stocks risquant de conduire à  un recul de la qualité des soins et à  une augmentation de leurs coûts".

La société savante se dit "très préoccupée" par un "phénomène qui s'intensifie". Elle
s'inquiète des "conséquences sur la sécurité" des quelque huit millions de patients pris en
charge chaque année en anesthésie-réanimation et les "millions d'autres qui auront besoin de médicaments ayant les mêmes caractéristiques et utilisés en chirurgie, dermatologie, dentisterie et soins d'urgence".

Ces ruptures de stock, "récurrentes depuis plusieurs années", que ce soit en raison de
"pénuries temporaires ou de la décision des laboratoires de cesser la fabrication", concernent des médicaments utilisés pour réaliser des anesthésies locales, locorégionales, péridurales (notamment obstétricales), des anesthésies générales ainsi que pour gérer la douleur, en particulier dans le cadre des soins d'urgence.

Selon la Sfar, il s'agit souvent d'anciens médicaments qui sont "sûrs, aux effets documentés et au rapport bénéfice/risque éprouvé". Ils possèdent "pour point commun d'avoir un coût très faible (...) et d'être produits par des fabricants de génériques".
"De surcroît, dans bien des cas, on ne peut leur substituer aucune autre spécialité sans nuire à  la qualité des soins et/ou augmenter considérablement le coût des interventions."
La société savante illustre son propos par l'exemple du thiopental, un hypnotique utilisé depuis 1936 en anesthésie et en neurologie (traumatismes crâniens graves, certains états de mal épileptique) qui "a cessé d'être commercialisé par le laboratoire américain qui approvisionnait les établissements hospitaliers français (Hospira, ndlr)" alors qu'"aucun autre produit ne permet, dans les indications du thiopental, d'assurer une sécurité équivalente au patient".

Elle déplore que l'Afssaps "ne dispose d'aucun moyen de contraindre un laboratoire à  la
commercialisation ou à  la production d'un produit" et s'interroge sur les motivations des
industriels, avançant que "le dénominateur commun de ces ruptures de stocks semble être le faible prix des produits concernés, voire peut-être, une très faible rentabilité de leur production et de leur commercialisation".

La Sfar avait diffusé en 2007 des recommandations d'utilisation des stocks en raison de
quantités disponibles limitées, rappelle-t-on (cf APM CDKBD004). Aujourd'hui, "le pire" a été évité en ayant recours à  un génériqueur allemand mais "la situation demeure précaire".

La société savante précise que d'autres médicaments sont menacés de ruptures de stock,
donnant deux exemples.
Il s'agit de la lidocaïne adrénalinée "dont la production par le laboratoire détenteur de la
marque commerciale cesse" (AstraZeneca, Xylocaïne* Adrénaline; l'Afssaps a diffusé par
ailleurs une alerte en avril pour rappeler que la spécialité Lidocaïne Aguettant Adrénaline ne constituait pas un générique substituable, ndlr) et du propofol.

PARIS, 18 août 2011
Article publié par APM



      Date de rédaction : 19 août 2011 8 h 47

      Date de modification : 19 août 2011 20 h 47 min

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