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Le Président vous présente ses voeux pour 2022

Chers confrères et chers amis.

Tout d’abord, veuillez recevoir nos meilleurs vœux pour cette nouvelle année 2022 que nous espérons plus sereine que 2021.

L’année 2021 a été une année particulièrement remuante sur le plan syndical avec de nombreux enjeux professionnels auxquels le SNORL a dû répondre.

Nous sommes en effet maintenant plongés dans la période délicate prévue et dénoncée de longue date à nos instances étatiques, période dite de « sous-démographie médicale » ou pour être plus précis et plus exacte de « sous-organisation de notre système de santé ».

Imprévoyant, l’Etat décide de répondre dans l’urgence à la grogne des électeurs par des mesures inappropriées, souvent inefficaces, toujours démagogiques, mettant les médecins et les personnels de santé dans une situation des plus inconfortable.

 

La liasse d’amendements au projet de loi de finance de la sécurité sociale 2022 (PLFSS 2022) avec entre autres l’expérimentation de l’accès direct des patients à certaines professions paramédicales (orthophonistes, kinésithérapeute, infirmières de pratiques avancées) afin d’obtenir des soins sans prescriptions médicales, en est l’exemple le plus récent et le plus criant.

Non seulement, le libre accès du patient à ces professions paramédicales ne permet pas de répondre à la problématique des « déserts médicaux » puisque ceux-ci sont également des déserts paramédicaux dans lesquels le délai d’accès aux professions paramédicales dépasse souvent celui de l’accès aux médecins, mais il constitue une brèche dans le concept de parcours de soins pourtant promu de longue date par les instances dirigeantes de notre système de santé, gage du maintien de la qualité du soin et du contrôle de son coût.

Nous ne reviendrons pas sur la méthode employée par nos parlementaires pour faire adopter une véritable réforme structurelle de notre système de santé au sein d’un simple projet de loi de financement , et ceci en catimini sans aucune discussion préalable avec les instances représentatives des spécialités médicales concernées. Malgré la mobilisation du SNORL et des autres instances de notre spécialité réunies dans le CNP-ORL, les actions concertées avec les CNP d’ophtalmologie et de MPR auprès du sénat puis du conseil constitutionnel, nous n’avons pu hélas bloquer ces amendements délétères. Il ne nous reste plus qu’à être vigilants lors de l’application de cette expérimentation afin de dénoncer les dérives et insuffisances qui ne manqueront pas de survenir, à l’origine d’éventuels accidents et retards diagnostiques.

 

La réforme du 100% santé est un autre sujet qui a mobilisé le SNORL pendant l’année 2021, et tout particulièrement sa répercussion sur la primo-prescription de l’audioprothèse dans notre spécialité.

Pour que cette réforme soit ressentie dans l’opinion publique comme un progrès réel de notre système de santé, les services de l’Etat ont dû subir une forte pression du ministère afin que les malentendants soient appareillés dans les plus brefs délais, et cette pression a été bien évidemment répercutée vers les acteurs du secteur, à savoir prescripteurs d’une part, ORL et généralistes, et audioprothésistes d’autre part.
Or, l’Etat se retrouve à nouveau confronté à la triste réalité de la baisse de la démographie médicale, conséquence de la politique de santé qu’il a pourtant voulue et mise en œuvre depuis plusieurs décennies.

La réponse au problème de l’insuffisance de prescription qui en découle aurait pu être la création d’une nouvelle profession, des « audiologistes », qui existent dans de nombreux pays anglo-saxons. Le SNORL a pu éviter cet écueil il y a déjà plusieurs années.
Par contre, le SNORL  n’a pas réussi à réserver la primo-prescription de l’audioprothèse à l’ORL, procédure qui eut été pourtant gage de qualité et de pertinence de la prescription.
20 à 30% de la primo-prescription en France est faite par le médecin généraliste, et l’Etat ne souhaite pas se passer de ce pourcentage de prescriptions pouvant impacter les résultats de la réforme, et ce au nom du maintien de la qualité.

Le SNORL et les autres instances de notre spécialité regroupées dans le CNP-ORL ont proposé et obtenu que les médecins généralistes puissent continuer de primo-prescrire sous réserve d’une formation « d’otologie médicale » via une action de DPC de 11 heures.
Les instances de médecine générale n’ont à ce jour organisé aucune formation pour leurs praticiens, et notre spécialité a pu obtenir du ministère à la fin de l’année l’autorisation de former les médecins généralistes. Les actions DPC ont d’ores et déjà été déposées par ORL-DPC afin de débuter ces formations dans les plus brefs délais.

Il y a donc une nouvelle dérogation à la primo-prescription des médecins généralistes jusqu’à la fin du mois de septembre sous réserve que les formations débutent à la fin de mois d’Avril.

Les médecins généralistes vont-ils pour autant entrer dans cette procédure et si non vont-ils renoncer à la primo-prescription ?  L’Etat aura-t-il le courage de retirer définitivement la primo-prescription aux médecins généralistes non formés ?
Rien n’est moins sûr et le SNORL avec le CNP doivent rester vigilants.

 

2022 est une année électorale et les différents dossiers vont bien évidemment être mis en suspens. Nous devons toutefois profiter des quelques mois d’accalmie pour murir notre réflexion et reprendre la main en devenant force de propositions.
Ce travail a été débuté il y a 3 mois lorsque le CNP et le SNORL ont rédigé 7 propositions remises à l’IGAS afin d’améliorer la filière auditive.

Le SNORL continue de travailler sur les possibilités apportées par la délégation de tâche dans notre spécialité et par les nouvelles technologies (télémédecine, intelligence artificielle…) et fera cette année de nouvelles propositions dans ce sens.

Nous avons toutefois un besoin impératif de votre soutien, financier bien sûr grâce à votre adhésion, et intellectuel par vos propositions auprès de vos représentants régionaux, votre réflexion au sein de notre forum internet et votre travail éventuel au sein de nos commissions.

 

Aidez-nous, notre spécialité ne pourra être que ce que vous en ferez.

Bien amicalement.

Dr Laurent SEIDERMANN

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