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Mot de passe oublié ?

L’éditorial du Secrétaire Général, Vincent Burcia : « Un an après »

Les médias nous le rappellent quotidiennement : nous fêtons un funeste anniversaire.

Il y a un an débutait le premier confinement, que nous pensions être unique. Un an après, nous sommes aux portes d’un troisième.

Aujourd’hui, nous oscillons entre l’espoir mis dans la campagne de vaccination et les craintes liés aux variants.

Nous ne reviendrons pas sur les doutes, erreurs, manquements qui ont jalonné, jusqu’à ce jour la gestion d’une crise planétaire et dans laquelle tous les régimes politiques ont peiné et peinent toujours à agir avec constance.

Cette crise sanitaire est devenue un enjeu politique et de communication dans lequel nous ne sommes que des éléments de second plan.

Nous, médecins ORL, avons été mis à contribution, d’abord en nous demandant de « fermer » les consultations à nos patients non urgents, puis régulièrement en nous imposant des déprogrammations d'hospitalisations liées à la saturation de notre système de santé.

La gestion politique a cristallisé un rapport de force médecine libérale/privée versus médecine hospitalière/publique, au large profit de cette dernière. Le fameux « quoi qu’il en coûte », vu par le prisme libéral, est relativisé au quotidien.

Nos cabinets souffrent économiquement et nous déplorons tous les jours une augmentation des incivilités. Le moral des Françaises et des Français est en berne. En ORL, nous constatons une recrudescence de troubles à composante psychosomatique. Nous programmons, déprogrammons, reprogrammons nos patients au bloc opératoire. L’expression populaire « A chaque jour suffit sa peine » n’a jamais été aussi actuelle.

Les projets et l’évolution de la pratique de la médecine prennent du retard. La mise en application de la loi 100% santé est effective depuis Janvier ; pour autant les règles de prescription, délivrance et suivi ne sont pas toutes définitivement validées par les instances. La formalisation de la maitrise de stage universitaire tarde à se généraliser. Il est primordial de garantir une unité de qualité de formation entre les différents territoires et les différentes spécialités.

Ce constat ne doit toutefois pas occulter notre capacité à agir et à réagir. Nous avons su nous adapter avec une rapidité extraordinaire. Localement, nous avons tenu notre place de médecin et participé à l’effort demandé aux soignants. Nous avons testé le télésoin et rapidement identifié son intérêt mais aussi ses limites, dans la pratique de notre spécialité « orificielle ». Dans une tendance démographique de réduction des praticiens installés, le virage de la délégation de tâche est indispensable pour faire face aux besoins médicaux de la population.

La situation critique actuelle n’est pas encore propice à la mise en place du « monde d’après ». Néanmoins, une réflexion collective doit être mené dès maintenant pour aboutir à des solutions concrètes innovantes sur le plan technique, mais aussi organisationnel.

Le SNORL est à vos côtés pour soutenir l’idée d’une pratique en constante évolution où l’humain demeure au centre de la prise en charge et les solutions techniques des moyens d’y parvenir.

26/03/2021

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